الخميس، يوليوز 19، 2007

لمتابعة النفسية المغاربية فيما بين الأشقاء والإصابة بأدواء السياسة

الصحافة الجزائرية
وقضية الصحــــراء
الخميس 19/7/2007
1) La Nouvelle République

Le Tchad renoue avec la RASDLa diplomatie de Rabat bute sur le droit international
Karima Bennour
Les relations diplomatiques entre la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et la République tchadienne, interrompues il y a de cela plus d’une année, exactement le 17 mars 2006, viennent d’être renouer. La reprise des relations entre les deux pays a été annoncée, mardi, à partir de la capitale du Tchad, N’Djamena, dans un communiqué de la primature tchadienne. Il est soutenu dans ce document signé par le Premier ministre tchadien, Nouredine Delwa Kassi, que «les deux parties ont décidé d’élever leurs relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs dans les meilleurs délais, et ce, conformément aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies et de l’acte constitutif de l’Union africaine». Pour rappel, la République tchadienne a reconnu la RASD en juillet 1980 pour que le gel de cette reconnaissance s’annonce en mars 2006 par le ministre tchadien des Affaires étrangères en visite à Rabat, après une entrevue avec le roi Mohamed VI. Notons que la reprise des relations entre les deux pays intervient dans une conjoncture déterminante pour le parachèvement du processus de décolonisation de la dernière colonie sur le continent africain, à la vue de la reprise des négociations entre le Front Polisario et Rabat sous les auspices onusiens. Delwa Kassi, qui recevait à l’occasion Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la RASD et porteur d’un message de condoléances du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, au président tchadien, Idriss Deby, suite au décès de son fils, a indiqué que les «entretiens ont porté sur les relations bilatérales entres les deux pays et les moyens de les renforcer». La reprise de ces relations constitue un retour à la légalité internationale, à l’attachement et au respect des principes et de la Charte des Nations unies qui reconnaît le Front Polisario comme unique interlocuteur du peuple du Sahara-Occidental, un territoire inscrit dans les annales onusiennes comme une question de décolonisation. A ce propos d’ailleurs, le Parti communiste de l’Afrique du Sud, au cours de sa 12e session du 12 au 16 de juillet, a adopté une résolution réaffirmant son soutien à la lutte du peuple sahraoui pour «la liberté et l’indépendance» . Une résolution qui vient aussi pour refléter l’attachement de l’Afrique du Sud au droit international, à savoir le droit du peuple du Sahara-Occidental à un référendum d’autodétermination. La résolution précitée lance un appel à la communauté international et plus particulièrement l’ONU pour «assumer ses responsabilité s juridiques et morales» en invitant par la même occasion l’Union africaine et l’ensemble des forces vives en Afrique à redoubler d’efforts et à plus de solidarité avec le peuple sahraoui dont la situation humanitaire difficile des réfugiés dans les camps n’est pas moindre et de surcroît les Sahraouis des territoires encore sous occupation marocaine et qui subissent répression et arrestation de la part des autorités coloniales. Il va sans dire que la reprise des relations entre le Tchad et la RASD constitue un énième aplatissement à la diplomatie marocaine qui ne désespère pas de voir une opinion s’aligner contre le droit internationale, mais en vain, à la vue de portée de la cause sahraouie sur la scène internationale.

Algérie – Maroc

1) El Khabar

Identification des trois terroristes marocains apparus sur l’enregistrementAtef Kedadra
16 marocains arrêtés alors qu’ils se dirigeaient vers les fiefs d’Al Qaida en Algérie
Les services de sécurité marocains sont parvenus au courant de la semaine à identifier les trois terroristes marocains qui sont apparus sur l’enregistrement diffusé par l’organisation Al Qaida au Maghreb Islamique, en compagnie de Abdelkehar Belhadj, fils de Ali Belhadj. Les mêmes services ont annoncé l’arrestation de 16 personnes qui se dirigeaient vers l’Algérie pour s’entraîner dans les fiefs terroristes, ces personnes ont été interceptées sur les frontières en mai dernier.Le juge d’instruction de la cour marocaine de Sella, poursuit l’interrogatoire de 16 personnes, accusées d’appartenir à une cellule terroriste qui cherchait des moyens pour parvenir aux camps d’entraînements de l’organisation Al Qaida au Maghreb Islamique en Algérie.Par ailleurs, le journal d’expression française « Maghreb Aujourd’hui », a indiqué dans son numéro d’hier que les services de sécurité marocains ont récemment identifié les trois terroristes marocains qui sont apparus sur un enregistrement diffusé par Al Qaida au Maghreb Islamique, à la fin juin, une vidéo qui a montré Abdelkehar Belhadj pour la première fois avec l’organisation, après les rumeurs qui indiquaient qu’il avait rejoint les maquis terroristes. Selon le même journal, les trois marocains sont issus de quartiers pauvres de Beni Mekada près de la ville de Tanger.

2) Liberté

Un baron de l’alcool arrêté à Maghnia
36 000 bouteilles d’alcool frelaté en provenance du Maroc saisies
Ali Moussa
Dans le cadre de la lutte contre les fléaux sociaux, les éléments de la Police judiciaire relevant de la Sûreté de daïra de Maghnia, viennent de mettre fin aux activités d'un baron de l'alcool notoirement connu par les services de police. Ils ont ainsi procédé à la saisie record de 36 000 bouteilles d'alcool frelaté en provenance du Maroc entreposées au niveau d'un tripot clandestin situé à la périphérie ouest de la ville. Le tenancier de ce bar, répondant aux initiales de B. N., âgé de 46 ans, est originaire de Maghnia. Ce même baron avait été déjà arrêté il y a un peu moins d'une année par la gendarmerie de Maghnia qui avait réussi un véritable coup de filet contre la maffia de la contrebande au niveau des frontières ouest du pays en opérant une saisie record de plus de 7 000 bouteilles d'alcool (bière et spiritueux) importées frauduleusement du Maroc.De nombreuses plaintes et lettres de dénonciation avaient été adressées par les citoyens de la ville pour dénoncer les agissements de cet individu devenu un véritable danger moral pour la population et pour la santé publique des citoyens, mais celles-ci étaient toujours restées lettre morte. Il faut signaler que de nombreux cas de paralysie partielle ou totale et de cécité subite avaient été constatés chez de nombreux citoyens consommant ce genre d'alcool. Une autre prise effectuée à un mois d'intervalle par ces mêmes éléments, avait concerné la saisie d'un stock de pas moins de 5 300 bouteilles découvertes à l'intérieur d'un entrepôt clandestin situé au niveau du tracé frontalier, au lieu-dit Ouled Hammou.Le trafic de l'alcool frelaté en provenance du Maroc est géré par tout un cartel algéro-marocain qui se charge de l'écouler à travers tout le territoire national. Les trafiquants marocains ont mis sur pied de nombreuses distilleries clandestines à proximité du tracé frontalier où l'alcool frelaté est fabriqué et embouteillé pour être ensuite cacheté et revendu en gros aux trafiquants algériens qui se chargeront de l'introduire clandestinement sur le territoire national pour le revendre à raison de 800 DA la bouteille de Pastis, 1 000 DA la bouteille de Whisky et 100 DA la bouteille de bière. Un marché qui coule à flots, mais qui représente un véritable danger pour la santé publique.

Editoriaux

1) El Watan

Le grenier asséché
Amine Lotfi
Historiquement réputée comme le grenier de l’Europe, l’Algérie en est venue aujourd’hui à une situation de dépendance pour ses cultures vivrières. C’est pourtant la même terre qui, depuis les temps les plus reculés, produisait le blé désormais importé dans sa presque totalité. La facture alimentaire, très lourde, révèle les carences d’une agriculture dont les rendements sont insignifiants au regard de la demande croissante exprimée par le marché. Le recours à l’importation massive érigé en réponse à des problèmes pressants. Il est ainsi paradoxal que cette politique d’importation soit systématisée au détriment de stratégies intégrées. Ce paradoxe se vérifie devant les quantités de poisson congelé d’importation alors que l’Algérie, avec sa façade maritime, offre un potentiel inépuisable de ressources halieutiques. Au lieu de quoi, on voit la banale sardine atteindre des prix exorbitants sur le marché. Il est difficile de croire à une espèce de fatalité qui rendrait les Algériens inaptes à trouver du poisson là où il se trouve, ou à cultiver de la pomme de terre, de la tomate et du concombre selon des procédés traditionnels ou intensifs. Ce ne sont pas le savoir-faire et l’expertise algériens qui sont en cause. Il s’agit plutôt d’un état d’esprit attentiste qui consiste à s’en remettre totalement sur le financement par les rentrées de la manne pétrolière de tous les besoins alimentaires du pays. La prise en charge résolue du problème de l’autosuffisance alimentaire s’en trouve ainsi différée. Mais rien ne dit que cette manne pétrolière sera garantie pour l’éternité. Est-ce d’ailleurs une bénédiction ou une malédiction ? La question ne se pose pas pour les spéculateurs qui tirent avantage des carences du secteur de l’agroalimentaire. Les consommateurs pâtissent de façon récurrente du couple infernal pénurie-hausse des prix pour des produits qui entrent dans la préservation de l’équilibre alimentaire. Les crises d’approvisionnement qui ébranlent de manière fréquente la sphère de l’agroalimentaire montrent bien que les parades nécessaires n’ont pas été mises en œuvre pour soustraire le marché aux pratiques spéculatives qui ont des incidences sur la santé et le portefeuille des consommateurs. La règle de l’offre et de la demande, qui est incontournable dans ce cas de figure, ne doit pas être pervertie par une surenchère qui atteint des proportions désastreuses. L’Etat est bien évidemment compétent pour contrôler, réguler les cours, mais en amont l’activité est également régie par un soubassement éthique des professionnels du secteur. Il y a quelques semaines seulement, le marché avait été secoué par la crise du lait en sachet dont on rappellera qu’il est pour la plupart de ses composants un produit d’importation. Il en va de même pour la semoule, la farine, les fruits et légumes qui sont sous haute pression parce que la période du Ramadhan, mois de grosses dépenses pour les foyers, n’est plus très éloignée. La flambée des prix qui touche le secteur des fruits et légumes est un indice probant de ce qui attend les consommateurs.

2) La Tribune

L’UMA culturelle et virtuelle
A Chabane
Née à Alger en 1989, l’Union du Maghreb arabe (UMA) tente régulièrement de s’y régénérer alors que tous les observateurs s’accordent à l’enterrer, du fait de sa lente agonie. On se souvient que l’Algérie a dû se débarrasser d’une présidence factice de l’organisation régionale en 2003, après l’avoir assumée pendant neuf ans ! Quatre ans plus tard, qu’en est-il des espoirs et des attentes sans cesse réaffirmés par les dirigeants des Etats membres qui tiennent à faire comme si le processus était en bonne voie ?Ainsi la réunion du conseil des ministres de la Culture de l’UMA fait-elle partie de ces rencontres incantatoires destinées à pérenniser l’existence virtuelle, au mieux, ou à donner le change, à tout le moins. Des recommandations et du programme d’action annoncés, on ne voit pas quels pourraient être, en effet, les impacts bénéfiques pour l’avènement d’un ensemble politique et économique homogène, structuré et ambitieux.Pratiquement gelées depuis de longues années, les activités de l’UMA sont méthodiquement et opiniâtrement boycottées par la partie marocaine qui entretient à dessein le pourrissement de la situation afin de s’affranchir du dossier du Sahara occidental, devenu le nœud gordien de la construction maghrébine. Cette fois encore, le ministre marocain de la Culture s’est fait représenter par l’ambassadeur du royaume à Alger.Malgré les pressions de l’UE et des Etats-Unis qui souhaitent depuis longtemps l’émergence d’une UMA à l’économie intégrée, les contraintes géo- politiques pèsent tout aussi lourdement sur les stratégies des différents Etats de la région dont les intérêts s’avèrent le plus souvent contradictoires. Au point que l’avènement d’une UMA apparaît tout aussi aléatoire que celle de la communauté économique maghrébine dont on a entretenu l’illusion, à un moment donné, les contradictions étant aussi pesantes et annihilantes à trois qu’à cinq.Pourtant, on décèle, depuis quelque temps, un souffle insoupçonné de renouveau qui permettrait de croire à l’impossible. Avec la reprise des négociations directes entre le Maroc et le Polisario sous l’égide de l’ONU, conformément à la résolution du Conseil de sécurité, avec le voyage impromptu de Nicolas Sarkozy à Alger et Tunis consacré au projet d’une union méditerranéenne dont l’UMA pourrait être, le cas échéant, un fer de lance, avec le redéploiement des Etats-Unis dans la région afin de parachever la lutte antiterroriste et de baliser la route des hydrocarbures, tant de signaux sont au vert qui plaident avec force pour la relance de la dynamique unioniste.Alors, pourquoi pas une réunion culturelle pourvu que celle-ci s’efforce de donner l’exemple en matière d’ambitions raisonnées et de démarches concrètes, c’est-à-dire contraignantes ! En appelant les ministres de la Culture à faire preuve de «flexibilité et efficacité» pour une impulsion de la construction maghrébine, le secrétaire général de l’UMA, Lahbib Benyahia, ne croit pas si bien dire. Plus que jamais, l’UMA en a désespérément besoin.

3) L'Expression

Simplement se loger!
Smail Rouha
Un million de logements à réaliser. Un million de logements inoccupés. L’équation est résolue. La boucle est bouclée. Intervenant à l’émission Tahaoulet de la Radio nationale, le mois d’avril dernier, Mohamed Nadir Hmimid, alors ministre de l’Habitat, avait affirmé que plus de 800.000 unités, tous types de logements confondus, sont mis en chantier, alors que ceux déjà livrés sont de l’ordre de 390.000 unités. Pour 2007, il est prévu la livraison de 237.314 logements. Pour atteindre l’objectif de la réalisation du million de logements d’ici à 2009, il est prévu la livraison annuelle moyenne de 230.000 logements pendant les trois prochains exercices. Du jamais-vu.Néanmoins, rien n’a changé. La crise du logement perdure. Elle touche les modestes ménages, fragiles financièrement et socialement. Mais, fait nouveau, les classes moyennes ne sont plus épargnées. Elles ne peuvent plus suivre la flambée des loyers du parc locatif privé, sans parler de l’envolée des prix du mètre carré à l’achat.Combien de citoyens sont mal logés? Combien de personnes n’arrivent pas à trouver un logement? Combien sont hébergés chez des tiers et dans des conditions précaires? A ces exclus viennent s’ajouter les «bidonvilles» sur lesquels s’abat la canicule. Pourtant, le ministre de la Justice a estimé à un million le nombre de logements inoccupés à travers le pays. Soit l’équivalent de l’ambitieux projet du million de logements initié par le président de la République.Dan s cette spirale, le simple citoyen ne sait plus à quel saint se vouer devant l’insuffisance globale de logements, aggravée par une inadéquation entre l’offre et la demande. A se demander qui fait quoi! Il faut dire aussi que le mode d’attribution est arbitraire du moment que le manque de logements disponibles est patent. Finalement la gestion du parc immobilier se fait à la petite semaine. Depuis des années que ce problème se pose, il est à savoir s’il y a eu des projections sur le rapport population/logement s et s’il y a lieu d’anticiper sur les moyens de remédier aux insuffisances constatées? Pour preuve, les grandes mesures prises par les différents gouvernements se sont avérées inefficaces, au pire contre-productives. Dans les années 1970, l’Amérique a voulu aller sur la Lune , elle l’a fait en dix ans. Le moment n’est-il pas venu pour l’Algérie de vouloir donner à chacun tout simplement un toit, et de le faire? Trente-cinq ans plus tard, la Nasa a annoncé qu’elle pensait à nouveau envoyer quatre astronautes sur la Lune en 2018. Prendra-t-on, un jour, exemple sur un tel volontarisme? La réponse, je vous la livrerais, le jour où j’aurai en mains les clés de mon appartement.

4) Liberté

Monument
N Sebti
Au-delà de son gigantisme architectural, cette mosquée, espérons-le du moins, sera surtout le lieu d’un rayonnement spirituel et intellectuel qui amorcera une véritable nahdha.
Alger aura bientôt sa grande mosquée. Le projet est déjà sur les rails, avec l’engagement de la procédure d’expropriation et d’indéminisation des personnes résidant sur le site, à Mohammedia. Les bureaux d’études se bousculent déjà au portillon pour proposer des modèles architecturaux. Ils sont plus de cinquante à postuler pour décrocher le marché qui bénéficie d’une enveloppe financière conséquente estimée, dans un premier temps à 1 049 milliards de centimes. La somme peut paraître a priori gigantesque et pourrait même donner lieu chez les esprits grincheux à quelques réserves. En vérité, cette “largesse” témoigne de la volonté des autorités du pays de doter notre pays d’une mosquée à la dimension de sa grandeur et de l’intérêt jamais démenti qu’il porte pour l’Islam, un des trois piliers identitaires de l’Algérie. Des mosquées, correspondant à différentes étapes historiques qu’elle a connues, l’Algérie en possède dans toutes les villes, voire même les villages. Mais celle d’Alger, qui se situera évidemment dans cette continuité historique, aura un caractère bien particulier. Ce sera une œuvre monumentale témoin de l’Algérie post-indépendance. Mais au-delà de son gigantisme architectural, cette mosquée, espérons-le du moins, sera surtout le lieu d’un rayonnement spirituel et intellectuel qui amorcera une véritable nahdha. À un moment où notre religion est malheureusement assimilée à la violence par la faute d’illuminés qui se considèrent comme des nouveaux prophètes, la réalisation d’une telle mosquée ne peut être que saluée par tous ceux qui ont à cœur une pratique saine de la religion. Un des défis que ceux qui seront chargés de l’animer auront à relever, sera celui de rétablir dans l’opinion algérienne la bonne exégèse de l’Islam. Un Islam d’amour et de paix à la fois ancré dans notre sociologie et porté vers la modernité.

5) La Nouvelle République

L’opposition ne peut plus menacer
Soufiane Idjissa
L’opposition, ou plutôt ceux qui ne sont pas dans l’alliance dite stratégique, ne peuvent réagir que mollement à la décision du pouvoir de leur «interdire» l’accès au Parlement par la loi électorale interposée. Quand bien même que cela puisse relever d’intentions politiques ou politiciennes, cette «interdiction» est devenue maintenant légale et opposable à tous. Le pouvoir peut le faire, ou plutôt l’a fait dans la sérénité, car il a la certitude que les contestataires ne peuvent que contester, à travers la presse privée. Quelle contestation pourrait être soutenue par les populations si elle n’est pas diffusée par la TV ? L’opposition peut critiquer, attirer l’attention, se défouler dans les sièges des partis, mais il n’y aura que des coups d’épée dans l’eau. Même pas de vagues. Ce n’est bien sûr pas de sa faute si elle ne peut pas s’enraciner au sein des populations, car s’y enraciner exige de la durée, l’accès aux médias lourds, l’organisation de marches, de meetings. L’opposition n’est pas en état de menacer. Elle n’est pas en mesure de «géogiser» le pays par une sorte de «révolution orange», c’est-à-dire contraindre le pouvoir à partir ou à céder sur des revendications. Elle ne profère pas de menace car se sait impuissante et cela est à l’encontre de la démocratisation quand l’opposition sait qu’elle ne peut même pas jouer le rôle de contre-pouvoir. On dit que l’opposition est impuissante car elle n’a pas adopté le modèle de l’alliance dite stratégique. Or, l’alliance dite stratégique n’est pas forte de son audience, ni de ses militants, ni de ses idées, mais de son appartenance au pouvoir et des choix qu’ont fait les décideurs de la soutenir et de la maintenir soudée malgré les incohérence internes. Que les décideurs choisissent aujourd’hui de réaliser l’alliance en faveur de quelques partis de l’opposition qui deviendront ensemble une «nouvelle alliance présidentielle» et voile toute l’échelle des rapports de force qui sera inversée.

6) Le Quotidien d'Oran

«Combat frontal»
M Saâdoune
« Combat frontal». C'est ce que le général-président du Pakistan a annoncé hier, après une montée des violences consécutives à l'assaut meurtrier de l'armée contre la Mosquée rouge d'Islamabad. Dans la zone tribale, l'heure est à la rébellion et les attaques suicides se multiplient. Le Pakistan, terre d'islamisme politique par excellence, connaît avec l'affaire de la Mosquée rouge un début de rupture qui semble redoutable. «C'est modérés contre extrémistes», a déclaré le président pakistanais. Voire ! Que des radicaux existent au Pakistan, c'est un fait. Mais la formule «modérés contre extrémistes» relève surtout de ces simplifications annonciatrices des conflits durs. Le Pakistan est depuis des années en état de transe, dans une situation de conflit larvé entre un président allié obligé des Etats-Unis et une bonne partie de l'opinion, y compris «modérée». Désormais, on semble entrer dans un conflit chaud. Les Américains ont ouvertement demandé à Pervez Musharraf de lancer des opérations militaires d'envergure contre la zone tribale. «Une action militaire est nécessaire», avait lancé le secrétaire d'Etat adjoint pour les Affaires d'Asie du Sud et d'Asie centrale, Richard Boucher. A l'appui de cette exigence de guerre massive, un rapport de l'armée américaine affirmant que les talibans afghans et les combattants d'Al-Qaïda sont en train d'y reconstituer leurs forces, soutenus par des fondamentalistes pakistanais. Cette pression américaine, trop visible, conforte une bonne partie des Pakistanais que leur président n'est qu'un serviteur des Américains. De là à penser qu'on le contraint à une guerre qui n'est pas la sienne, ou du moins pas celle du Pakistan, il n'y a qu'un pas que beaucoup n'hésitent pas à franchir. Le «combat frontal», inauguré à la Mosquée rouge avec déjà des répliques meurtrières - sous forme d'opérations suicides, d'appels au djihad, et une remise en cause d'un pacte de non-agression conclu entre les milices et le pouvoir central -, est une extension du domaine de la guerre. La zone tribale devenant un champ de bataille de plus dans la guerre qui se déroule en Afghanistan. Sans aller jusqu'à décréter l'état d'urgence, comme le craignait l'opposition, le président pakistanais a décidé de renforcer la présence policière dans les zones tribales. Pourtant, à moins d'une reprise de contacts politiques, c'est la guerre qui se profile et les habitants du Waziristan qui quittent leur région ne s'y trompent pas. Il est aussi plus que probable qu'elle ne sera pas circonscrite à ce «nouveau front» mais pourrait toucher tout le Pakistan. S'il est évident que Musharraf aura la caution des Américains et des Occidentaux qui fermeront les yeux sur ses grandes imperfections démocratiques, pour utiliser un euphémisme, la vraie question est de savoir s'il aura toujours celle de son armée. Car si l'on sait comment une guerre commence, on ne sait pas toujours comment elle prend fin. Voire si elle prendra fin...

Algérie – Economie

1) El Watan

Hydrocarbures. Sonatrach annonce deux nouvelles découvertes
Lyès Sahar
Sonatrach a annoncé hier avoir réalisé deux découvertes d’hydrocarbures, une d’huile en effort propre et l’autre de gaz en association avec le consortium Repsol/Rwe-Dea Ag/Edison International.
La découverte d’huile a été réalisée par Sonatrach dans le bassin d’Amguid Messaoud à la suite du forage HKZ1 (Hassi Khebiza 1) situé dans le périmètre Hassi Dzabat (blocs 427 et 439), au sud de Hassi Messaoud. Le forage a atteint la profondeur de 3677 m . Il a produit 6.10 m3/h d’huile avec une pression de 855 psi sous duse 32/64 à partir de l’Ordovicien (Quartzite de Hamra). Ce résultat confirme le haut potentiel, selon Sonatrach qui parle de nouvelle région pétrolière avec les gisements limitrophes découverts ces dernières années. La découverte de gaz a été réalisée en association avec le consortium Repsol/RWE-DEA AG/Edison International à la suite du forage profond ( 5116 m ) RG 6 (Reggane-6) situé sur le périmètre Reggane Nord (blocs 351c et 352 ). Le forage a produit du gaz à partir du réservoir Ordovicien pour la première fois dans la région, selon Sonatrach qui n’a donné aucune indication sur le volume produit lors du test. Elle a toutefois indiqué qu’en s’ajoutant aux autres réservoirs déjà découverts, ce niveau géologique rehaussera davantage la prospectivité gazière de ce bassin où d’importants travaux d’exploration et d’appréciation sont en cours. Ces deux découvertes portent à 14 le nombre de découvertes enregistrées par Sonatrach durant l’année en cours, 6 en effort propre et 8 en association.

Autres sujets

1) El Khabar

Détournement de 3200 milliards de la BN
Mourad Mehamed
Le fils de l’actuel ambassadeur d’Algérie en France et des commissaires de police impliqués
Des ex-officiers de police de la sûreté de la wilaya de Tipaza, dont trois sont en détention provisoire, devront comparaître devant le juge d’instruction près le tribunal de Bab El Oued, dans le cadre du cheminement de l’enquête concernant les détails et les circonstances d’élaboration du rapport soumis aux autorités marocaines, ayant confirmé que toutes les transactions de Achour Abderrahmane, accusé d’avoir détourné 3200 milliards de centimes de la Banque Nationale d’Algérie BNA, s’étaient faites dans la légalité, un rapport dont la remise à la Justice algérienne a été retardée.L’enquête sur le rapport « scandale » élaboré par les services de sécurité de la wilaya de Tipaza, dont la défense du prévenu Achour Abderrahmane a utilisé afin d’obtenir la libération provisoire du présumé, fait état de dépassements qualifiés de graves.Ce rapport a été élaboré par les commissaires de police B. H, chef de la division de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya de Tipaza, ainsi que le commissaire K. A, enquêteur à la même division. Il s’est avéré aussi que le fils de l’actuel ambassadeur d’Algérie en France Missoum Sbih, S. Mohamed, ex-directeur de la clinique de la sûreté nationale, est impliqué dans le scandale.Pour rappel, l’enquête est menée par le procureur de la république près le tribunal de Bab El Oued qui a supervisé l’enquête dans le scandale de la BNA et qui a mis Achour Abderrahmane sous mandat d’arrêt international.

2) El Watan

Séjours et travail en Algérie
Les étrangers soumis à une nouvelle réglementation
Nabila Amir
Les pouvoirs publics ont décidé de renforcer le dispositif juridique et de combler le vide juridique existant en matière de circulation des étrangers en Algérie.
Fini donc les tergiversations, la police des frontières et la gendarmerie devraient dorénavant s’appuyer sur le nouveau projet de loi lorsqu’ils sont confrontés à des clandestins. En effet, hier, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a présenté au conseil de gouvernement un avant-projet de loi relatif aux conditions d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie. Cet avant-projet de loi, qui a fait l’objet d’examen avant d’être endossé par les membres du gouvernement, a pour objet de définir les conditions d’entrée, de sortie, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie, sous réserve des conventions internationales auxquelles l’Algérie a adhéré ou des accords de réciprocité qu’elle a conclus. Dans ce cadre, les nouvelles dispositions, selon le communiqué du gouvernement répercuté par l’agence APS, précisent les modalités pratiques d’encadrement des déplacements des étrangers, résidents et non résidents, de leurs conditions de séjour, de circulation ainsi que de leurs déclarations d’emploi et d’hébergement notamment. L’avant-projet de loi prévoit aussi des sanctions pénales qui s’appliquent à toute personne qui se serait rendue coupable d’infraction au nouveau dispositif législatif. Toutefois, il y a lieu de préciser que le texte en question prend en considération à la fois des intérêts diplomatiques et stratégiques de notre pays, des choix en matière de politique nationale de l’emploi ainsi que des impératifs liés à la sécurité et à l’ordre publics. L’autre dossier qu’a eu à traiter le conseil de gouvernement est relatif au phénomène des stupéfiants. Dans ce contexte, le conseil de gouvernement a examiné et adopté trois décrets exécutifs présentés par le ministre de la Justice , garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. Ces textes de loi portent sur l’application de la loi de décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites des stupéfiants et des substances psychotropes. Le premier décret exécutif fixe les modalités de prise en charge des plantes et substances saisies ou confisquées dans le cadre de la prévention et de la répression de l’usage et du trafic illicites des stupéfiants et des substances psychotropes. L’ensemble des dispositions prévues dans ce texte vise à clarifier les modalités de prise en charge des plantes et substances confisquées et d’empêcher qu’elles soient détournées. Dans ce sillage et pour veiller au bon déroulement de cette mission, une commission, présidée par le procureur de la République , aura ainsi pour mission de procéder à la destruction des plantes et des substances saisies. Le second décret fixe les modalités d’application de l’article 6 de la loi précitée. Il précise les conditions à remplir par les personnes ayant fait un usage illicite de stupéfiants ou de substances psychotropes pour éviter une condamnation, lesquelles consistent à suivre une cure de désintoxication ou à accepter de se placer sous surveillance médicale. La cure peut être ordonnée également par le procureur de la République qui charge l’établissement sanitaire spécialisé ou le médecin traitant de suivre son déroulement et de l’informer régulièrement de l’évolution de l’état de santé de l’intéressé. Le dernier décret exécutif a pour objet de fixer les modalités d’octroi de l’autorisation d’utilisation des stupéfiants et des substances psychotropes à des fins médicales et scientifiques. Il précise ainsi les conditions de délivrance par le ministère chargé de la santé de l’autorisation relative aux opérations notamment de production, de fabrication, de détention, d’offre de mise en vente, d’acquisition, d’achat pour vente, d’entreposage, de livraison, d’import ou d’export des stupéfiants ou substances psychotropes. Il énumère également les conditions de retrait de cette autorisation.

3) Liberté

50 bureaux d’études postulent
La Grande-Mosqué e d’Alger va coûter 1 000 milliards de centimes
Nadia Mellal
La réalisation de la Grande-Mosqué e d’Alger entre dans sa phase active. C’est ainsi que l’ouverture des plis pour l’étude architecturale de cette mosquée destinée à être la troisième grande mosquée au monde après celles des Lieux Saints en Arabie Saoudite, est prévue pour septembre prochain. Cinquante demandes émanant de bureaux d’études architecturales de renommée, réparties à travers les cinq continents (Liban, Égypte, Tunisie, Arabie Saoudite, Chine, Allemagne, Italie, Japon, Belgique, Canada, Espagne, Corée du Sud, France, Portugal, Angleterre) ont répondu à l’appel d’offres international lancé par Alger. Sur quels critères se fera la sélection des bureaux d’études ? “Il s’agit de répondre à un certain nombre de conditions et d’exigences”, note une source proche du dossier avant de les énumérer : “Le premier critère concerne les travailleurs du bureau d’études qui doivent être impérativement d’un rang élevé ; le second critère a trait au capital et aux garanties qu’offre le bureau d’études en question et en troisième lieu, il s’agira pour les bureaux d’études d’avoir de l’expérience dans le domaine, ce qui veut dire qu’ils ont déjà réalisé dans le passé des projets similaires à celui qu’on leur soumettra.” Un autre critère sera également pris en considération dans cette sélection : “Nous allons donner à ces bureaux d’études des orientations générales sur ce que nous souhaitons faire et nous leur demanderons de nous faire une proposition d’étude architecturale. Et ce sera la meilleure étude qui sera retenue.”À ce propos, il faut savoir que la grande mosquée d’Alger symbolisera l’époque post-indépendance : “Nous avons des mosquées qui symbolisent toutes les époques possibles et imaginables, mais nous n’avons aucune qui évoque la période de l’après-guerre, la grande mosquée d’Alger sera donc cette mosquée qui fera référence à l’après-indépendance.” Une fois cette étape de l’étude architecturale achevée, il sera question de lancer un avis d’appel d’offres international de réalisation. Ce dernier aura lieu, nous dit-on, fin 2007 ou, au plus tard, en début 2008. Actuellement, les travaux pour la réalisation de la grande mosquée d’Alger sont au stade de l’expropriation. Autrement dit, il s’agit de l’évacuation des lieux (Mohammadia) destinés à abriter cette mosquée de ses habitants après leur dédommagement.L’assistance à la maîtrise d’ouvrage a été confiée à un bureau d’études canadien Dessau Soprin. L’étude du sol, tout comme l’étude sismique et topographique, a été déjà réalisée, nous explique-t-on.1 049 milliards de centimes de coût Combien coûtera la réalisation de la grande mosquée d’Alger ? “Les fonds existent pour la réalisation de ce projet. Le ministre des Finances a reçu une instruction pour financer l’opération, quel que soit son montant”, note une source proche de ce dossier. Notre interlocuteur expliquera, toutefois, que “nous avons fait une estimation approximative du coût de construction de cette mosquée à travers un bureau d’études algérien. Ce dernier a estimé que les dépenses s’élèveront à 1 049 milliards de centimes”, note-t-il, précisant qu’“il ne s’agit que d’une estimation préliminaire”. Toujours est-il, la grande mosquée d’Alger, qui est en fait un complexe d’une capacité de 120 000 places dont 80 000 sur une esplanade, mobilisera pas moins de 400 artisans et générera la création de 2 800 emplois. Ce complexe qui sera composé de dix étages comportera plusieurs structures culturelles et religieuses : un centre de recherche, une école coranique supérieure, un centre culturel, une bibliothèque, un centre multiservices, un hôtel, des logements. Le minaret de la grande mosquée d’Alger sera le plus grand minaret au monde. Il disposera d'une salle de conférences de plus de 1 500 places. Les trois bibliothèques et médiathèques, qui y seront construites, auront une capacité de 1 500 places chacune et seront mises à la disposition des étudiants, des chercheurs et autres adeptes de la lecture. Aussi, des boutiques destinées aux métiers de l'artisanat, au nombre de 40, permettront de promouvoir le patrimoine algérien et de perpétuer les métiers de l'artisanat. Un musée dédié à l'histoire d'Algérie et plusieurs centres de recherches y sont également prévus. L’hôtel, quant à lui, sera d’une capacité de 300 chambres et sera doté d'un centre commercial, de restaurants, d'espaces verts et d'un parc de loisirs. La grande mosquée d'Alger, dont la construction débutera normalement fin 2007, sera située en plein cœur de la baie d'Alger, plus précisément dans la commune de Mohammadia, sur un site choisi pour une raison bien définie : “On voulait qu’elle soit dans un lieu où elle sera visible pour ceux qui viennent par voie maritime, terrestre ou aérienne”, ajoute notre interlocuteur.

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